Photo d'un couple au sein de leur habitation
Air et environnements intérieurs

Les polluants de l’air intérieur mais aussi d’autres facteurs (bruit, chaleur…) peuvent avoir des effets néfastes sur la santé. Avec plus de 80% de notre temps passé dans des environnements intérieurs (habitations, écoles, commerces, transports…), il est indispensable de mieux considérer la qualité de ces environnements.  

Mis à jour le 30 janvier 2024

Air et environnements intérieurs : données

Qualité des environnements scolaires

Une baisse significative du nombre de cas d’asthme chez l’enfant en lien avec une diminution de l’exposition au formaldéhyde et aux moisissures dans les salles de classe

Pour évaluer le bénéfice d’une amélioration de la qualité de l’air dans les salles de classes en France sur l’asthme de l’enfant, Santé publique France a réalisé une EQIS  et s’est appuyée sur les données issues de la Campagne Nationale Ecoles (CNE) de l’OQAI menée entre 2013 et 2017 et les résultats des enquêtes nationales de santé en milieu scolaire. 

Les résultats de cette première évaluation ont montré que plusieurs dizaines de milliers de cas d’asthme chez les enfants âgés de 6 à 11 ans seraient évitables chaque année par une réduction des expositions au formaldéhyde et aux moisissures dans les salles de classe. Plus précisément :

  • environ 9 000 cas d’asthme actuels en considérant la valeur cible de 30 µg/m3, correspondant à la valeur réglementaire définie dans le cadre de la surveillance réglementaire et au-dessus de laquelle des investigations complémentaires doivent être menées, et 30 000 cas sur la base d’un scénario dans lequel toutes les écoles élémentaires présentaient des concentrations en formaldéhyde équivalentes à celles observées dans les salles de classes ayant un bon renouvellement d’air ; 
  • près de 12 000 cas de sifflements dans les 12 derniers mois, en considérant un scénario dans lequel plus aucune école ne présentait de signes de moisissures dans les salles de classe, soit 3 % des enfants asthmatiques de cet âge. 

Les sources d’incertitudes étant encore nombreuses, ces premières estimations sont à prendre avec précaution. C’est notamment le cas pour les expositions à des concentrations faibles telles qu’observées en France et pour lesquelles les données restent à acquérir. Il est par ailleurs difficile à ce stade d’attribuer les bénéfices estimés en lien avec une réduction du formaldéhyde à ce seul polluant ; ces résultats doivent être considérés comme représentant l’impact du formaldéhyde en tant que marqueur de la pollution issue de sources internes et donc associés à la réduction de l’exposition à différents COV. Néanmoins ces résultats renforcent l’intérêt, d’un point de vue sanitaire, de poursuivre les efforts sur la prise en compte des enjeux de la qualité l’air intérieur dans les établissements scolaires et illustrent l’importance de poursuivre les actions d’aération/ventilation au-delà de la crise sanitaire.

En savoir plus

Évaluation quantitative d’impact sur la santé (ÉQIS) de la qualité de l’air dans et autour des établissements scolaires. Pertinence, fa...

En savoir plus

Habitat dégradé et santé

En France, il existe peu de travaux de recherche sur les relations entre habitat et santé au-delà des études ponctuelles qui mettent en lien un polluant et une pathologie. Les études intégrant plusieurs effets sur la santé ou plusieurs facteurs de risques sont rares et réalisées sur de faibles échantillons et au niveau local. 

Deux études ont été menées par Santé publique France dans l’objectif de préciser les liens entre santé et conditions de logement, et dont la finalité est d’aider les pouvoirs publics dans le cadre de la lutte contre l’habitat indigne. 

  • Une première étude, réalisée à partir de l’utilisation de données quantitatives issues de l’enquête santé protection sociale (ESPS) de l’Institut de recherche et de documentation en économie de la santé (Irdes), a été mise en œuvre en 2010 avec comme objectif de mesurer l’ampleur du problème. 
  • L’étude Qualisurv-habitat 2013-2014, réalisée auprès de ménages ayant des conditions de logement dégradées, a permis non seulement de décrire les interactions directes et indirectes entre les conditions de logement dégradées et l’état de santé perçue des personnes, mais aussi d’établir une typologie des situations de mal logement orientée vers l’action. 

Sur la base d’entretiens semi-directifs menés auprès de 32 ménages résidant en Île-de-France, dans le Nord-Pas-de-Calais et en Provence-Alpes-Côte-d’Azur, cette étude montre que :

  • les ménages constatent des effets sur leur santé et sur leur qualité de vie ; plus de la moitié évoque des difficultés de santé importantes telles que le cancer, le saturnisme, la déficience physique, les problèmes cardio-vasculaires ou les troubles psychiques et ¾ des ménages déclarent entre un et trois problèmes de santé ;
  • la santé respiratoire et la santé psychique sont, du point de vue des participants, les deux sphères les plus affectées par les conditions de logement dégradées ;
  • l’humidité et la moisissure, la précarité énergétique et la sur-occupation sont les désordres les plus fréquents avec la vétusté électrique et l’instabilité des bâtis. 

Ces conditions de logements contribuent à isoler les ménages qui cumulent déjà de nombreuses difficultés sociales. Par ailleurs, les actions entreprises par les ménages pour remédier à leur situation sont liées à la durée de leur présence dans le logement et à l’existence d’un entourage familial et amical structurant. Les actions à envisager incluent des travaux de réfection et d’entretien, des démarches auprès du propriétaire et auprès des administrations pour faire valoir le droit à un logement sain. 

En savoir plus

Étude Qualisurv-Habitat 2013-2014 : effets des conditions de logement dégradées sur la santé. Éléments descriptifs

En savoir plus