Quels sont les effets de la pollution de l’air intérieur sur la santé ?

Publié le 24 janvier 2024

De la même manière que pour la pollution de l’air extérieur, on peut distinguer les effets à court terme (apparaissant le jour même ou dans les jours qui suivent l’exposition) et des effets à long terme. 

Les effets à court terme des polluants de l’air intérieur

L’intoxication au monoxyde de carbone fait partie des effets à court terme les plus préoccupants. En effet, dans les cas les plus graves, elle peut conduire à une perte de connaissance, des troubles neurologiques ou cardio-vasculaires pouvant entraîner un état de coma, voire à un décès.  

D’autres effets tels que des réactions allergiques (asthme, rhinite, allergie oculaire, conjonctivite) ou des symptômes respiratoires (hyperréactivité bronchique, exacerbation de l’asthme…) ont été associés à des polluants de l’air intérieur. 

Une mauvaise qualité de l’air a souvent été associée au concept de « syndrome des bâtiments malsains » (Sick Building Syndrome), apparu dans les années 1980. Il associe un ensemble de symptômes non spécifiques tels que la fatigue, une irritation des muqueuses (gorge sèche, nez sec, picotements oculaires), des céphalées, gênes respiratoires, nausées… en lien avec l’occupation temporaire de locaux comme des bureaux. Ces symptômes observés sont présents dans les environnements intérieurs et disparaissent généralement hors du bâtiment. 

Le syndrome des bâtiments malsains semble venir de nombreux facteurs (physiques, biologiques, chimiques et aussi psychologiques). Plusieurs polluants (fumée de tabac, formaldéhyde, micro-organismes, variations de température, air trop sec, bruit de la climatisation…) ont été mis en causes mais, à ce jour, on parle plutôt d’un syndrome aspécifique. 

Les effets à long terme des polluants de l’air intérieur

Les études sur les effets à long terme de la pollution de l’air intérieur sont encore peu nombreuses comparées à celles disponibles sur l’air extérieur mais cette problématique connaît un intérêt croissant depuis les années 2000. 

Parmi les pathologies les plus étudiées figurent les pathologies allergiques ou respiratoires. De nombreuses études ont notamment porté sur l’exposition des enfants à la fumée de tabac et ont clairement montré un rôle délétère sur l’asthme, notamment pendant la grossesse et durant les premières années de vie. Plus largement, l’exposition à la pollution chimique et particulaire a été associée au risque de maladies allergiques et respiratoires (asthme, rhinite, BPCO….). Il est également aujourd’hui reconnu que la présence de moisissures peut conduire au développement de l’asthme chez l’enfant.

Le rôle des polluants de l’air intérieur dans l'aggravation ou le développement des pathologies cardiovasculaires et des cancers n’est également plus à démontrer. Plusieurs d’entre eux ont notamment été classés comme cancérigènes pour les humains parmi lesquels la fumée de tabac, les fibres d’amiante et le radon. Les effets sanitaires des particules ont également fait l’objet de nombreux travaux. Pour d’autres types de troubles (troubles de la reproduction, pathologies neuro-dégénératives…), leur rôle reste à confirmer, le délai de latence entre l’exposition et le développement de la pathologie rendant difficile l’étude des effets à long terme.

Au-delà de ces impacts sur le développement ou l’aggravation des pathologies, de plus en plus d’études mettent en évidence un lien entre une qualité de l’air dégradée et la performance que ce soit celle des travailleurs ou celle des élèves. L’importance du renouvellement de l’air dans ces effets a notamment été soulignée.